Pollution lumineuse

Conseils pour devenir une vraie lumière! Pour les propriétés privées et copropriétés…

La lumière artificielle, source de pollution

La nuit pour nous éclairer, nous produisons de la lumière artificielle. Cette pollution lumineuse n’est pas sans conséquence :

– elle peut affecter le rythme biologique des animaux et des végétaux, gênant leurs déplacements et migrations ou leurs croissances et cycles de reproduction,

– elle réduit la visibilité du ciel étoilé,

– elle peut avoir des effets sur la santé humaine en troublant notre sommeil,

– et entrainer des dépenses énergétiques avec un coût économique important : réduire l’éclairage c’est aussi faire de belles économies !

Or nous pouvons tous agir pour réduire cette pollution.

Les Parcs des Préalpes d’Azur et du Mercantour, la Communauté de communes Alpes d’Azur ainsi que le département des Alpes-Maritimes, se sont engagés via le label « Réserve Internationale de Ciel Etoilé » (RICE) à réduire la pollution lumineuse et à protéger le ciel nocturne. C’est donc près de 2300 kilomètres carrés et 754 communes qui ont pour principales actions : la rénovation de l’éclairage public pour réduire l’éclairage artificiel et augmenter les économies d’énergie, préserver la biodiversité en prenant en compte le rythme circadien des espèces animales et végétales et sensibiliser touristes et villages au monde nocturne… Réduire la pollution lumineuse c’est donc agir en faveur de la biodiversité, des économies d’énergie et de qualité de vie !

5 grands principes pour limiter le surplus d’éclairage chez soi

1 – Éclairer quand c’est nécessaire

Première étape essentielle : se questionner sur les secteurs que j’ai réellement besoin d’éclairer. Est-ce qu’il est nécessaire d’éclairer mon jardin, l’extérieur de mon garage ou de ma maison ?

Renoncer ou supprimer certains points lumineux fait partie de la réflexion pour limiter la pollution lumineuse. Ensuite, nous pourrons nous poser la question des caractéristiques des points lumineux nécessaires à la vie chez soi !

2 – Éclairer si c’est nécessaire

L’éclairage idéal ?

– Nous limiter à un éclairage extérieur fonctionnel (porte d’entrée, escalier)

– À un éclairage directionnel : orienter la lumière vers la cible à éclairer et en la dirigeant vers le sol. Pourquoi éclairer le ciel quand on peut y voir les étoiles ? Bannir les lampadaires en « boule » qui éclaire vers le ciel et privilégier des éclairages dont l’ampoule est totalement intégrée dans la structure pour limiter toute perte lumineuse en dehors du cache

– Définir le type d’éclairage en fonction des cheminements : si je suis piéton, cycliste ou automobiliste, je n’ai pas besoin du même type d’éclairage. Dans tous les cas, privilégier un éclairage au plus près du sol et limiter au maximum le nombre de candélabres : bornes lumineuses (45cm de haut) ou intégrées au sol, les revêtements de sol réfléchissant, les catadioptres, …

– Limiter la hauteur des candélabres : plus le mat sera haut plus la lumière sera dispersée aux alentours

Comment éviter que la lumière de notre intérieur ne se diffuse vers l’extérieur et perturbe ainsi la vie nocturne ? Un réflexe tout simple : fermons rideaux et vos volets. En prime : des économies d’énergie car moins de déperdition de chaleur !

Côté jardin et espaces verts, oublions tout type d’éclairage même les lampes solaires… Si le solaire est une bonne alternative pour économiser de l’énergie, cela contribue également à la pollution lumineuse. En effet, la faune et même la flore ont un rythme circadien jour/nuit qui se retrouve perturbé par toutes sources lumineuses, même solaire… En quoi cela altère leur cycle de vie ? En perturbant leur rythme de veille (journée) et de sommeil (nuit) et les fonctions biologiques associées…

3 – Éclairer à temps compté…

Pourquoi maintenir les lumières allumées en pleine nuit lorsqu’il n’y a plus de passage ? Posez des minuteurs d’éclairage ou des détecteurs de mouvements qui permettent d’éclairer au moment voulu tout en ajustant le temps d’éclairage. Cela contribue à la réduction de la pollution lumineuse et vous fera faire de belles économies !

4 – Éclairer avec la bonne couleur

Nombreux sont les insectes attirés par la lumière et qui meurent d’épuisement. Si je veux faire un geste en faveur de la biodiversité, je choisis des ampoules de couleur ambrée (ce qui correspond à une température de couleur chaude de 1700 ou 1800° K) : les insectes perçoivent uniquement les longueurs d’ondes basses émises par la lumière blanche (température de couleur froide, supérieure à 2700°K). Ils ne sont pas attirés par les ampoules émettant une couleur jaune, orange ou infrarouge (dites couleurs chaudes).

5 – Et à faible intensité

La visibilité est meilleure lorsque la luminosité de la lampe est proche de la luminosité ambiante, c’est-à-dire lorsqu’il y a peu de contraste ; dans le cas contraire on est ébloui, le temps que les pupilles de l’œil s’adaptent. Réduisons sans hésiter l’intensité des ampoules pour une visibilité plus confortable !

Pour aller plus loin

Autres sources d’information

Réglementation

Arrêté du 27 décembre 2018 précisant les prescriptions techniques concernant la conception et le fonctionnement des installations d’éclairage extérieur destiné à favoriser la sécurité des déplacements sur l’espace public et privé, l’éclairage de mise en lumière du patrimoine, du cadre bâti ainsi que les parcs et jardins, l’éclairage des équipements sportifs de plein air ou découvrables, l’éclairage des bâtiments non résidentiels, recouvrant à la fois l’éclairage intérieur émis vers l’extérieur de ces bâtiments et l’éclairage des façades de bâtiments, l’éclairage des parcs de stationnement non couverts ou semi-couverts, l’éclairage événementiel, l’éclairage des chantiers en extérieur, l’interdiction d’éclairer directement les plans d’eau, lacs et étangs, et les cours d’eau. https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000037864346/

Références à la Charte du Parc

Le Parc et ses partenaires oeuvrent à préserver la biodiversité ordinaire et remarquable, à restaurer les continuités écologiques (trame noire) et à réduire les consommations d’énergie, La sensibilisation du public à la pollution lumineuse est aussi un des enjeux inscrits dans sa Charte :

Article 1 « réduire la pollution lumineuse pour éviter les perturbations de la faune nocturne, notamment l’avifaune, les chiroptères et l’entomofaune ».

Article 12 :

– « la recherche de la sobriété énergétique et la valorisation locale des énergies renouvelables compatibles avec les enjeux patrimoniaux » ;

– pour « le maintien du bon fonctionnement des écosystèmes » et explicitant la réduction de la pollution lumineuse pour éviter les perturbations de la faune nocturne ;

Articles 25 et 26 concernant « la sensibilisation des publics scolaires et du grand public »

www.parc-prealpesdazur.fr