Continuité écologique au jardin

La grande majorité des propriétés sont aujourd’hui clôturées. Grillage, muret, mur, barrière en bois… marquent le paysage et empêchent la faune (petits et grands mammifères, reptiles et amphibiens) de se déplacer. Or les espèces ont besoin de se déplacer au gré de leurs besoins vitaux et des saisons pour se nourrir, se reproduire, migrer, se mettre à l’abri ou conquérir de nouveaux territoires. Alors comment favoriser la continuité écologique dans mon jardin ?

Se fermer du voisinage mais pas de la faune !

Dans un souci de développement durable, on peut choisir des palissades en bois ou des clôtures en bois sans clou ni vis. L’idéal est d’opter pour la haie végétale : occultante elle saura vous préserver du vis-à-vis avec votre voisin, tout en permettant le passage de la petite faune (crapauds, écureuils, lapins, hérissons…). Zone de refuge et de nidification, elle favorisera l’accueil des oiseaux au jardin.

Si vous choisissez des essences à feuilles caduques, ne ramassez pas systématiquement les feuilles : elles serviront d’abris aux hérissons et à de nombreux insectes et leur décomposition viendra enrichir le sol.

Pour votre haie, le choix des espèces végétales est essentiel :

– Je choisis différentes essences d’arbustes, ne pas avoir une haie monospécifique (qu’avec une seule espèce) : alternez arbustes à feuilles caduques et essences à feuilles persistantes, jouez sur la texture et la couleur du feuillage, introduisez des arbustes à baies (arbousier, viorne tin, myrte commun…). Vous favoriserez ainsi la biodiversité, limiterez la banalisation des paysages et votre haie sera plus résistantes aux maladies,

– J’opte pour des espèces végétales locales plus adaptées au climat méditerranéen, plus résistantes, plus économes en eau,

– Je n’introduis pas d’espèces végétales exotiques (bambou, agave…) qui colonisent très rapidement les milieux et qu’il est très difficile ensuite de contenir et d’éliminer. La meilleure solution pour lutter contre les espèces envahissantes et …de ne pas les planter ! Ces espèces rentrent en compétition avec la flore locale et ne jouent pas pleinement leur rôle au sein de l’écosystème : par exemple, les fruits de certaines espèces ne sont comestibles pour les animaux (érable négondo), les insectes s’épuisent à butiner le nectar peu riche de certaines fleurs (arbres à papillons), certaines plantes sont allergisantes (ambroisie à feuilles d’armoise ou berce du Caucase)…

– Si j’ai besoin de tailler ma haie, je le fais en hiver pour ne pas déranger les oiseaux qui y nichent au printemps (ne pas intervenir entre mars et mi-juillet).

Alors jouons local !

💡 Le Saviez-vous ? 

Le thuya est un conifère à éviter puisqu’il est très dense au niveau du sol et donc ne permet pas à la faune de passer facilement. De plus il est également toxique pour certaines espèces de papillons. Les arbustes sont de meilleurs choix pour les haies végétales. Quels arbustes locaux choisir ? Regardez la flore sauvage qui vous entoure pour le savoir !

Connectons nos jardins

Toute une vie souvent insoupçonnée est présente dans nos jardins. Pour ne pas que ma clôture soit un obstacle, je mets en place des solutions simples :

– Votre clôture est déjà posée ? Créer des ouvertures dans le grillage en découpant des trous de 20×20 cm au niveau du sol tous les 20 mètres. Limez ou recourbez les mailles coupées pour éviter tout risque de blessures des animaux,

– Si vous avez un mur, même technique pour libérer le passage : percer d’une petite ouverture au ras du sol,

  • – Rehausser de 10 cm votre clôture pour laisser circuler reptiles, amphibiens et petits mammifères,
  • – Privilégier les clôtures avec de grands espaces entre les lattes ou le grillage

– Installer des ponts en corde (écuroducs) entre deux arbres pour permettre aux écureuils et autres petits mammifères grimpeurs de circuler plus facilement entre le jardin et l’extérieur.

–  Pour favoriser le passage de la grande faune (chevreuil, biches) enlever sur 1m une partie de sa clôture aux endroits les plus empruntés, ou mettre la clôture en retrait de la limite pour laisser se développer un corridor (dont l’entretien relève par ailleurs, le cas échéant des Obligations légales de débroussaillement)

Pour aller plus loin

Autres références

Clôtures favorables au passage de la faune :
https://document.environnement.brussels/opac_css/elecfile/RT_Clotures_faune_FR.pdf
Fiche outil « Plantons local »

Références à la Charte du Parc

Connectés entre eux, les jardins jouent le rôle de corridors. Préserver et restaurer la continuité écologique et limiter la fragmentation des espaces naturels sont des enjeux du Parc inscrits dans sa Charte :

Article 1 : Mieux connaître la biodiversité des Préalpes d’Azur pour faire du Parc un observatoire des patrimoines naturels et du changement climatique
Article 2 : Maintenir et gérer l’exceptionnelle biodiversité présente sur le territoire 
Article 19 : Garantir une protection des paysages emblématiques et une gestion maitrisée des paysages. 

www.parc-prealpesdazur.fr