Espèces nocturnes, les chauves-souris sont peu connues et sont souvent victimes de préjugés dans la culture populaire et de fausses croyances ; or ce sont des espèces étonnantes. Seuls mammifères à pouvoir voler, elles jouent même un rôle important dans l’équilibre écologique. Elles nous rendent un grand service en régulant les effectifs d’insectes nocturnes dont les insectes nuisibles pour l’agriculture ou la forêt sans recours aux insecticides. Accueillir les chauves-souris chez soi est donc une solution efficace pour réduire le nombre d’insectes ravageurs et les moustiques. Alors comment favoriser la cohabitation avec ces espèces aujourd’hui menacées ?
Les chauves-souris sont discrètes et à chaque saison elles ont des besoins différents :
– l’hiver, elles hibernent : préserver les gîtes et n’y pénétrer pas : si vous les réveiller, les réserves de graisses qu’elles ont emmagasinées depuis novembre s’épuiseront très rapidement et les chauves-souris pourraient ne pas survivre jusqu’au retour de la nourriture, en mars.
– au printemps, elles se déplacent vers leur gîte d’été, elles mettront bas et élèveront leurs jeunes de juin à août, tout en chassant la nuit pour nourrir leurs petits et elles-mêmes.
– avant de se reproduire à l’automne et de regagner leur gîte d’hiver.
Donc si vous avez des chauves-souris dans vos combles, caves… elles n’occuperont ce gîte que pendant quelques mois de l’année souvent en hiver ou en été.
Ce sont des espèces nocturnes qui chassent la nuit à la recherche de moustiques, papillons de nuit, araignées… Toutes les espèces présentes en France sont insectivores et peuvent consommer jusqu’à la moitié de leurs poids en une nuit ce qui en fait donc de véritables alliées pour lutter de manière naturelle contre les insectes ravageurs !
Quant à leurs excréments (le guano), il ne présente aucun risque sanitaire et est d’ailleurs un très bon engrais naturel pour le potager.
Si les chauves-souris jouent un rôle très important dans l’équilibre écologique (en régulant les effectifs d’insectes nocturnes) elles sont cependant très vulnérables : la destruction des habitats naturels (urbanisation, défrichement…) ou de leur gîtes (fermeture des combles, caves ou des cavités souterraines, coupe des vieux arbres), la diminution du nombre d’insectes due aux pesticides… menacent ces espèces pourtant protégées.
Si la priorité est de conserver leurs gîtes naturels, on peut les aider en posant des gîtes artificiels.
Une couleur sombre (peinture à l’eau non toxique et non à l’huile) ou un calfeutrage en latex peuvent être utilisés sur la devanture du nichoir pour lui permettre d’emmagasiner plus de chaleur dans les régions les plus froides (à éviter dans les régions du Sud par exemple).
Suspendez le nichoir contre un arbre ou sur un mur à au moins 3m de haut afin d’éviter qu’il soit à la portée d’un animal domestique ou d’enfants. Le placer à l’abri des intempéries (pluies, vent) et des lumières artificielles.
Le fixer à l’aide d’une corde ou de fil de fer (ne pas utiliser de clou ou de vis sur les arbres vivants). Le diriger vers les espaces naturels, exposé sud (sud, sud-est, sud-ouest) pour emmagasiner de la chaleur.
Lors de travaux de rénovation de votre toiture ou de votre façade, vous pouvez découvrir la présence de chauves-souris. Quels points d’attention avoir lors de travaux ? Retour d’expérience d’une famille :
A l’occasion de la rénovation de leur façade pour réaliser du crépi, une famille d’Aiglun s’est retrouvé face au constat qu’ils cohabitaient en été avec plusieurs individus de chauves-souris.
Le crépi a pour conséquence le colmatage des fissures exploitées par les chauves-souris pour se faufiler dans leur gîte. Afin qu’elles ne soient pas piégées à l’intérieur de leur gîte, la famille a repéré les ouvertures par où les chauves-souris pénétraient dans le bâti et attendait le soir que les individus sortent pour boucher les orifices.
Des habituées sont néanmoins en partie revenues et se sont installées à l’intérieur de la maison ! Pour mieux accueillir ces individus, la famille a construit et installé un nichoir à chauves-souris.
Les chauves-souris, des espèces étonnantes :
Pollution lumineuse et biodiversité :
https://www.parc-prealpesdazur.fr/en-action/ciel-etoile/pollution-lumineuse-et-biodiversite/
Références à la Charte du Parc :
Améliorer la connaissance sur les chauves-souris pour envisager une préservation durable et efficace de ces espèces est un des enjeux du Parc inscrits dans sa Charte :
Article 1 : Mieux connaître la biodiversité des Préalpes d’Azur pour faire du Parc un observatoire des patrimoines naturels et du changement climatique
Article 2 : Maintenir et gérer l’exceptionnelle biodiversité présente sur le territoire